III - La réalisation des accords

III.1 - Introduction

Enchaînement d'accords

Si vous essayez de réaliser l'enchaînement I-IV-V-I en Do majeur et en Do mineur il est fort probable qu'au vu de nos connaissances, le résultat soit un simple plaquage des accords pris directement dans l'harmonisation de la gamme :


Ces réalisations basiques sont à éviter dans la musique tonale. Nous allons exposés quelques recettes pour améliorer la réalisation et les enchaînements d'accords.

III.1.1 - La disposition des parties

Dans l'apprentissage de l'harmonie pour l'écriture classique, il est d'usage d'utiliser quatre parties. On nomme ces parties : la basse, le ténor, l'alto et le soprano. Partie est synomyme de voix en harmonie. La voix la plus haute est le soprano, puis en descendant on a l'alto, le ténor et enfin la basse.

Disposition du style quatuor à cordes

On emploie le quatuor des instruments à cordes :

Disposition du style clavier

Pour l'étude de la composition au piano, cette disposition sera adoptée. Nous y ajoutons au dessus le nom des accords en notation jazz avec leurs degrés en chiffre romain.


Il faut conduire quatre voix horizontalement, soit quatre mélodies à faire sonner correctement, tout en ayant une bonne disposition verticale des accords.

Nous avons quatres chanteurs interdépendants :


III.1.2 - Réalisation d'un accord

Afin d'acquerir de bonnes pratiques, nous allons exposer des régles de bonne conduite à suivre pour écrire de la musique qui sonne bien. Ces régles ne sont pas absolues mais fonctionnent dans la majorité des cas. Il faut les maîtriser au début de l'appentissage, pour les adapter en connaissance ensuite.

Nous avons vu précédement les notes constitutives d'un accord. Comment choisir les bonnes notes pour construire cet accord et le placer dans un contexte harmonique ?

Par exemple, l'accord de C de Do majeur, est constitué des notes C, E et G.
En pratique, pour le réaliser quels Do, Mi et Sol faut-il choisir ?


Toutes ces réalisations sont celles de l'accords de C. Mais alors laquelle choisir et pourquoi ? C'est ce que nous allons détailler dans la suite.

Régles pour la gestion verticale des notes

En classique les accords sont de trois notes à l'exception des accords de septièmes. On respecte un certain équilibre dans la répartition des notes, les grands intervalles sont en bas et les petits en haut. On appelle la position d'un accord est la répartition des notes à partir de la basse. Il existe deux types de position :

On utilise que les notes de l'accord et aucune autre.
On réalise les accords avec quatre notes (basse, ténor, alto et soprano).
On joue toujours la tierce d'un accord.
Une quinte juste peut-être supprimée si nécessaire.
On évite de placer une octave entre deux voix intermédiaires.
On évite de tasser les notes dans le grave.
On évite de dépasser l'intervalle de dixième, la tierce à l'octave, entre la basse et le ténor.

Le status basse - ténor est particulier :

La basse (note la plus basse)

A l'état fondamental, la tonique se trouve à basse.
A l'état de premier renversement, la tierce se trouve à basse.
A l'état de second renversement, la quinte se trouve à basse.
A l'état de troisième renversement, la septième se trouve à basse.

La doublure

Pour réaliser trois sons à quatre parties, il faut doubler une note. Dans la musique tonale, on double de préférence les notes des bons degrés, soit le degré I la tonique, le degré IV la quarte ou le degré V la quinte. Par exemple dans la tonalité de C on doublera de préférence les notes C, F ou G. Au début, pour mieux voir cette doublure nous mettrons les notes doublées en bleu.

A l'état fondamental, on double en premier lieu la tonique sinon la quinte.
Doublure de la fondamentale ou tonique.

A l'état de premier rensersement, on double la fondamentale ou la quinte.
Doublure de la fondamentale ou de la quinte.
A l'état de second rensersement, on double la basse soit la quinte.
On évite de doubler la tierce et la septième d'un accord.
Doublure de la tierce.

III.1.3 - Réalisation de l'accord à l'état fondamental

L'état fondamental est l'accord avec la fondamentale à la basse. En classique, il est sous-entendu donc sans notation. Quand on le note, on le note 5 à la basse. En notation anglosaxonne c'est le nom de l'accord. Pour l'exemple on prend l'accord C, soit de C majeur, composé des notes C (1), E (3) et G (5).

A l'état fondamental, on double la fondamentale.

Pour les positions fermées, serrées :

  1. Quinte au ténor, fondamentale à l'alto et tierce (3) au soprano.
  2. Fondamentale au ténor, tierce à l'alto et quinte (5) au soprano.
  3. Tierce au ténor, quinte à l'alto et fondamentale (1) au soprano.

Pour les positions ouvertes, larges :

  1. Tierce au ténor, fondamentale à l'alto et quinte (5) au soprano.
  2. Quinte au ténor, tierce à l'alto et fondamentale (1) au soprano.
  3. Fondamentale au ténor, quinte à l'alto et tierce (3) au soprano.

III.1.4 - Réalisation de l'accord au premier renversement

L'état de premier rensersement est l'accord avec la tierce à la basse. Sa signification harmonique est la même que celle de l'accord en position fondamentale. Son caractère est pour autant moins affirmatif. En classique, on le nomme l'accord de sixte noté 6 à la basse. En notation anglosaxonne c'est le nom de l'accord suivit de / tierce. Le dégré est suivi du chiffrage de la basse en chiffre romain : /3. Exemple : C/E pour l'accord de C majeur basse E, degré noté I/3.

Son utilisation va permettre de libérer la basse et de la faire chanter. Comme on évite de doubler la basse, pour le premier renversement, il n'y aura donc pas de tierce au soprano.

A l'état de premier rensersement, on double la fondamentale ou la quinte.
A l'état de premier rensersement, on évite de doubler la basse, soit la tierce.

III.1.5 - Réalisation de l'accord au second renversement

L'état de second rensersement est l'accord avec la quinte à la basse. Sa signification harmonique est la même que celle de l'accord en position fondamentale. Son caractère est pour autant moins affirmatif. En classique, on le nomme l'accord de quarte et sixte noté 4 6 à la basse. La notation anglosaxonne est le nom de l'accord suivit de / la quinte. Le dégré est suivi du chiffrage de la basse en chiffre romain : /5.
Exemple : C/G pour l'accord de do majeur basse sol, degré I/5.

A l'état de second rensersement, on double la basse soit la quinte.

III.1.6 - Leçons de musique complémentaires

Gradus ad Parnassum - Cours d'harmonie
Chapitre 2 - Introduction générale à l'harmonie :
2.1.1 - La réalisation à 4 voix de l'accord
2.1.2 - La réalisation à 4 voix de l'accord - Vidéo pratique
2.3 - La réalisation de l'accord de sixte